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Question :Quel sont les enjeux de la littérature, et en quoi peuvent-ils constituer le lieu de l'expression de « la révolte » ?
Dissertation Albert Camus est un auteur, dramaturge, romancier et essayiste français du XXe siècle, né à Alger est mort en 1965 des suites d'un tragique accident de voiture. Il est considéré comme le représentant du mouvement littéraire, culturel et philosophique de l'Absurde, qu'il va principalement définir dans « le cycle de l'absurde », composé du romans l'étranger, de l'essai philosophique le mythe de Sisyphe ainsi que la pièce de théâtre « Caligula », où il explique clairement que « la seule manière de vivre l'absurde est la réelle ». Albert Camus est un écrivain engagé, comme en témoigne le fait qu'il a publié de nombreux écrit dans le journal révolutionnaire combat lors de la seconde guerre mondiale. Il est notamment l'un des écrivains du XXe siècle qui met son art au service de l'argumentation, pour défendre différentes causes, telles que la fin de l'expansion coloniale de la France en Algérie. Albert Camus est un écrivain résolument pacifiste comme nous le montre le fait qu'il condamne tout autant les attentats perpétrés par le FLN que les répressions violentes menées par l'OAS et l'armée française à l'égard de la population algérienne. Albert Camus est donc un parfait représentant de l'artiste engagée, notion prépondérante dans l'histoire de la littérature, car de tout temps elle a eu une fonction résolument autre que divertir par son l'esthétisme : faire réfléchir, et même dénoncer. C'est pourquoi nous allons nous interroger sur les enjeux de la littérature, et notamment sur le fait qu'ils puissent aisément constituer le lieu de l'expression de « la révolte » de la condition humaine, et nous étudierons donc ainsi sa fonction principalement instructive, et le fait qu'elle constitue un moyen de dénonciation efficace. En effet la littérature tant à faire réfléchir le lecteur, et donc à l'inciter à lutter contre la misère de sa condition, voire contre l'absurde de son existence au sens camusien du terme. En effet, selon Albert Camus : « quatre sœurs données de cette confrontation entre le silence déraisonnable du monde et l'appel de clarté qui résonne au plus profond de l'homme », « le mythe de Sisyphe ». C'est pourquoi nous étudierons en premier lieu la notion d'hommes et de « révolte », ensuite nous étudierons les enjeux de la littérature et notamment le fait qu'elle soit le terrain privilégié de l'argumentation, et qu'elle permette ainsi de faire réfléchir et de dénoncer. Pour terminer, nous verrons que la littérature n'est que transfiguration de la réalité vécue par l'homme, et donc qu'elle soit un miroir de ses ressentis, de sorte qu'elle soit légitime pour être le lieu de l'expression de la révolte.
La notion d'hommes est récurrents dans l'histoire de la littérature et des arts, loin s'en faut qu'il soit difficile à définir, car elle engendre toute la création artistique : en effet, l'artiste est tout d'abord « homme », il se doit donc de cerner l'essence même de sa condition humaine pour le dépeindre dans ses œuvres. Par exemple, Émile Zola mène de nombreuses recherches et va jusqu'à côtoyer et questionner les ouvriers dont il défend la cause dans Germinal, célèbre roman naturaliste appartenant à la grande fresque littéraire « Rougons Macquart », où il dépeint engins ouvrage la vie d'une famille sous le second empire. Nous pouvons donc affirmer que chaque auteur se doit de connaître véritablement le sujet qu'il met en scène dans son œuvre. En effet, Victor Hugo explicite très clairement dans « chose vue » que la lutte qu'il mène contre les inégalités parmi les hommes provient de ses propres observations, de son propre ressenti. Nous pouvons affirmer que chaque auteur est d'abord vivre le phénomène, l’évènement avant d'en tirer des conséquences, menant souvent à la révolte. Par exemple, Guy de Maupassant dénonce l'arrivisme, les cruautés et la vanité dans Bel-ami, par l'intermédiaire du personnages de Georges Duroy, jeune homme qui accède aux plus hautes sphères de la société parisienne, contemporaine à l'auteur, grâce à son ascension peu scrupuleuse dans le monde de la presse, monde qu'il connais bien pour l'avoir fréquenté assidûment. L'écrivain se base tout d'abord sur une entreprise de compréhension de l'existence humaine (donc de soi-même) bien avant de créer. Il faut en effet que d'abord prendre conscience des problèmes présents sur notre condition avant d'entamer toute révolte, par la littérature et le lieu d'expression privilégiée de la réfection sur le monde. Nous pouvons donc conclure que la littérature est un des lieux de l'expression de cette révolte, car celle-ci permet de définir ou d'étudier tous les concepts sont nécessaires à cette révolte, comme nous le montre la littérature assez prémices trouvait sa fonction engagée, la plupart du temps dans un but de dénonciation et donc avec le but final de dicter une révolte, des épigrammes de martial, des fables d'Ésope et de Phèdre jusqu'avec les grandes réflexions sur les droits de l'homme, telles que « supplément au voyage lors par Bougainville » de Diderot.
Nous allons ici étudier le fait que cette révolte est fondamentalement liée à l'essence de l'existence de l'homme, et qu'elle soulève des cautionnements métaphysiques et anthologiques auxquels la littérature est apte à répondre, du moins à émettre des réponses. Par exemple, Albert Camus explique dans son essai philosophique « l'homme révolté » ainsi que dans « le mythe de Sisyphe » , publiés respectivement en 1957 et 1943, que la révolte et la seule manière de vivre l'absurde, de dépasser le non-sens de la condition humaine. En effet, il exprime sa thèse, que nous pouvons présumer de la sorte : « le monde est déraisonnable, et la lassitude de l'homme face à l'absurdité de sa condition entraîne chez lui une prise de conscience qui va provoquer la révolte ». Nous pouvons mettre cette thèse en corrélation avec la philosophie d'Albert Camus : « pour un esprit absurde, le raisonnement est vain et il n'y a rien au-delà de la raison ». Nous pouvons donc en déduire que l'homme en choisissant de développer la littérature affirme sa position « d'hommes absurde » face à ce monde déraisonnable, qui n'obéit pas à une logique prédéfinie. Ce lieu ambivalent entre le monde qui entoure l'homme absurde et sa personne est représentée dans « Caligula », d'Albert Camus, pièce de théâtre qui met en scène l'empereur romain Caligula, qui pousse sa folie à son paroxysme lorsqu'il prend la décision de tuer arbitrairement les citoyens romains dans le but de toucher leur héritage. Cette action contraire à notre éthique constitue la révolte du Caligula, sa manière de vivre dans ce monde. Nous pouvons aisément affirmer à partir de l'étude de cette œuvre que la lassitude que provoque ce monde déraisonnable face à l'homme entraîne une prise de conscience véritable ce qui le mène à la découverte de l'absurdité de sa condition, et ainsi à la manière de la vivre, la révolte. La littérature est un lieu d'expression de la révolte-le permis d'exprimer l'antagonisme du « monde » pas à l'humanité, et d'entraîner un sentiment de révolte en chacun de nous.
Seconde partie de la dissertation |